Hello les copains,
Aujourd’hui, je reviens avec un article qui me tient particulièrement à cœur.
Je ne sais pas trop comment commencer cet article. J’ai longtemps hésité à le rédiger, un peu par honte. Aujourd’hui, je me lance. Je souhaite vous parler des petits changements qui se sont opérés dans ma vie ces deux dernières années concernant la surconsommation. Cela a changé pas mal de petites choses avec principalement une prise de conscience. Le cheminement a été plutôt long, plus de deux ans, j’ai longtemps été réticente à écrire dessus. Je me trouvais illégitime, hypocrite.
DISCLAIMER
Dans cet article, il est important de comprendre que je parle de mon cheminement et seulement du mien. Je ne suis personne pour juger les pratiques d’autrui et encore moins les faire culpabiliser — étant passée par cette phase et par le malaise qui s’en accompagne. J’ai relu mainte fois l’article en corrigeant énormément de propos pour éviter de heurter ou de blesser malgré moi. Si malgré tout, c’est le cas, je vous encourage vivement à me laisser un commentaire pour que je puisse éclairer un passage.
Durant deux ans, plusieurs sentiments ont traversé mon esprit sur la surconsommation :
EFFAREMENT – DÉGOÛT/HONTE – BONNE VOLONTÉ ET HYPOCRISIE – CHANGEMENT PROGRESSIF
Je vais tenter d’expliquer mon ressenti tout au long de ces deux dernières années à l’aide de ces termes qui expliquent son évolution dans l’ordre chronologique.
EFFAREMENT :
La première phase est l’effarement. Le terme n’a pas été simple à trouver car ce fut une sensation un peu particulière qui a déclenché mon raisonnement. Cette phase est arrivée, un peu subitement, il y a bien 2 ou 3 ans. À cette époque, c’est le plein essor de YouTube. Le site commence à devenir de plus en plus présent. Les marques s’intéressent à ce nouvel écran publicitaire. Les partenariats et les placements de produits, rémunérés ou non, sont de plus en plus fréquents, créant de la consommation aussi bien physique que virtuelle. Même s’ils restent discrets, ils sont pourtant bien là. Toutes ces démarches créent des besoins plus ou moins nécessaires. Le public assimile les produits à un besoin car il a confiance en la personne qui les lui présente. Après, libre à chacun d’acheter ou non. Il ne faut cependant pas oublier que les spectateurs de contenus tels que la beauté ou les jeux vidéo sont assez jeunes et n’ont pas souvent le recul nécessaire pour dissocier les besoins et les envies.
Bien sûr, le phénomène de mode ne date pas d’aujourd’hui. Je ne blâme personne. Je me rappelle encore de la mode des Victoria au collège. Je ne sais absolument pas d’où était sortie cette tendance mais tout le monde s’arrachait ces paires — alors qu’on ne va pas se mentir, c’était moche, non ? Cependant, j’ai l’impression qu’à cette époque il y avait moins de renouvellement au niveau des modes, contrairement à aujourd’hui où des personnes présentent de nouveaux produits toutes les semaines.
C’est là que j’ai eu un déclic sur la surconsommation en général. Que les youtubeurs possèdent pas mal de produits, qu’importe, c’est leur métier et, à l’échelle de la terre, ce n’est rien. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils créent des envies et que, du coup, les spectateurs achètent à outrance les produits présentés, multipliant les déchets — je m’explique mieux à ce sujet dans la partie dégoût/honte.
Du coup, j’ai commencé à regarder toutes les choses que je possédais — pas forcément les produits de mode ou les cosmétiques, mais tous les produits en général — et à imaginer ça chez des milliers de gens. Et là j’ai eu comme un haut-le-cœur, une nausée permanente. Ce qui m’amène à mon deuxième point.
DÉGOÛT/HONTE
Dans un deuxième temps, j’ai regardé dans mon propre jardin — car l’herbe n’est pas plus verte dans mon quotidien — mon propre taux de production de déchets. Et là, c’était un peu la claque. Je voyais du plastique et des déchets PARTOUT, j’avais l’impression que je donnais un coup de couteau à la terre à chaque fois que je croisais un emballage de colis, un produit dans ma salle de bain ou encore mes produits d’entretien par milliers. J’exagère à peine, j’étais très mal à l’aise et surtout honteuse d’avoir autant accumulé.
Pourtant, pour rebondir sur la partie précédente, dans la catégorie cosmétique, j’ai pas 36 000 produits. Je me maquille assez peu, mais à mon échelle, c’est déjà trop. Je ne parle même pas des produits d’entretien que je collectionne par dizaines — provenant notamment des différentes personnes de la collocation. Nous avons tellement de produits que nous pouvons nettoyer notre appartement pour les cinquante ans à venir. Oui, c’est terrible.
BONNE VOLONTÉ ET HYPOCRISIE
Alors bien sûr, quand j’ai pris la claque dans la figure, j’ai tout de suite voulu limiter mon impact. Comme si c’était magique. QUE NENNI. Dire que c’est magique, que du jour au lendemain, je puisse avoir une vie clean, c’était HYPOCRITE. Et ça allait contre mon cheminement de pensée.
En effet, je ne voulais pas vider impunément tous mes produits dans la douche et, le lendemain, prendre une voie plus saine tranquillou bilou et me faire passer pour une sainte, c’était pas possible. Je trouvais que c’était hypocrite envers moi, envers vous. Je me voyais mal faire bonne figure, prôner la réduction d’emballages et faire attention à la nature juste après avoir vidé l’équivalent d’une baignoire de produits. Non, j’ai préféré me punir en me promettant de terminer tous les produits cosmétiques que je possède. J’ai commencé à les finir, à offrir ceux dont je ne me servais pas — que je conservais comme des trophées — à des personnes qui les voulaient vraiment. J’ai fait ça avec à peu près tout ce qui était consommable comme par exemple les gels douche achetés par 3 ou 4 — sûrement par peur d’une guerre, je ne sais pas ce qui me prend parfois. C’était ça pour TOUT.
Chaque jour, je culpabilisais un peu plus en utilisant des produits sous la douche. Cette phase a été très longue, surtout pour les gels douche, j’ai mis 2 ans à finir tous mes produits. Je pense que même si cette période était très dure, elle me permettra de ne plus racheter de sitôt des produits sans réfléchir.
CHANGEMENT PROGRESSIF
Aujourd’hui, je suis dans une phase de plat, j’ai totalement arrêté d’acheter des cosmétiques. J’ai même arrêté d’acheter des vêtements. Je vois la surconsommation partout. Je me demande à chaque fois : « est-ce que tu en as vraiment besoin ? » Et bien souvent, la réponse est non. Je sais que c’est un peu drastique et je pense que je me mets un peu la pression. La prochaine étape sera d’acheter intelligemment et sans me torturer.
Dans mon quotidien, je n’ai pas l’impression d’avoir fait de grands changements. Je n’achète presque plus rien donc je n’ai plus de sacs ni d’emballages. Lors de mes courses, je prenais déjà des tote bags ou des sacs IKEA — ça fait bien quatre ans facile qu’on les utilise. J’ai totalement arrêté les emballages, notamment pour les fruits et légumes. Parfois, ça donne des situations très étranges ou on te fait une réflexion du style « Il y a des sachets, vous savez ? », « Mais prenez le sac, ce n’est pas plus cher ! » C’est pas forcément méchant mais j’avoue qu’au début j’étais un peu mal à l’aise. Je n’ai pas encore investi dans des filets pour les fruits et légumes mais ça ne devrait plus tarder. J’ai totalement arrêté de prendre les prospectus et les journaux, on a déposé un sticker sur la boîte aux lettres pour ne plus recevoir de pub. J’ai arrêté toutes les choses jetables du type cotons et cotons-tiges. Récemment, je me suis attaquée aux emballages alimentaires que je ne voyais même plus à force de les utiliser — du genre les emballages de pâtes. J’essaie peu à peu de changer mon quotidien.
Après tout vous allez me dire « Mais tu crois que tu pollues pas quand tu voyages, connasse ? » Et vous avez bien raison. Je ne suis pas un modèle de sainteté et je trouve que c’est hypocrite de croire que l’on peut changer soi-même le monde du jour au lendemain. J’ai longtemps cru que je pouvais être irréprochable d’un coup. Or, c’est FAUX. Cela prend du temps car il faut changer son quotidien bien établi. Il faut se poser sans cesse des questions et, mine de rien, se dire qu’un monde parfait n’existe pas. D’ailleurs, un coup j’étais tombée sur un très bon article qui mettait en lumière le phénomène de malaise de la part des gens qui tentent d’être irréprochables au niveau des déchets. Dans cet article, l’auteur mettait en lumière le fait que des personnes se battent pour moins polluer alors qu’en parallèle les industries polluent en masse et impunément. La personne expliquait qu’il ne fallait pas être trop dur avec soi-même ; que chaque geste pour la planète est une bonne initiative et que ne pas être parfait n’est pas si grave.
Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez voir plus d’articles comme ça sur le blog, n’hésitez pas à me le dire en commentaire. Je serai ravie de présenter de petits articles sur les changements que j’ai opérés dans ma vie. Encore une fois, c’est juste dans l’optique de partager ces changements avec vous et non d’émettre un quelconque jugement.
Je vous embrasse et je vous dis à bientôt !
June
[…] dans un premier temps, vous remercier pour tous vos messages laissés sous mon précédent article Surconsommation et déchets, la prise de conscience !. Ils étaient tellement bienveillants que je voulais vous remercier ici. Lucille de la […]
Ah et pour les trucs de produits d’entretien, je sais que ma mère est une fana absolue de bicarbonate de soude, de savon noir, etc. … y’a moyen de se faire ses propres produits à la maison, en limitant de fait les emballages et les déchets !
Ton article est super intéressant et inspirant !!! Tu as vraiment bien fait de le publier, aucun doute dessus.
Je comprends tout à fait ton cheminement de pensée. Récemment, j’ai quitté ma chambre à Aix où je faisais mes études et j’ai été effarée du nombre de trucs que j’avais accumulé dans mes tiroirs en à peine un an et demi. Je pense que j’ai finalement fait plus de sacs poubelles à jeter que de cartons à emporter.
Mais du coup, certaines choses que tu évoques m’interroge (je pense que tu vas les développer dans de futurs articles, du coup !). Tu parles de ne plus utiliser de cotons, etc, mais du coup tu utilises quoi ? Pareil pour les légumes, tu les achètes en supermarché mais sans les sacs (les caissiers acceptent ?) ou alors sur des marchés ? Est-ce que tu achètes « en vrac » du coup ? Bref, voilà quelques questions 🙂
En tout cas, tu n’as rien à te reprocher, ta prise de conscience est déjà une grande chose ! Et personne n’est irréprochable.
Il est super cet article et très touchant. Merci d’être si sincère. J’essaye aussi de faire attention mais c’est dur. Si tu voyais le nombre de boîtes de thé et de tasses à la maison, tu t’evanouirais sur place ☺
Moi j’ai pris conscience de l’impact des déchets il y a un an et demi quand j’ai vu « Infrarouges, Zéro Déchet », j’étais assez scotchée ! Mais le réel acte de changement est venu un peu plus tard : genre 1 mois. En week-end chez ma cousine, j’ai découvert qu’elle faisait ses produits de beauté et là ça a été une véritable révélation : j’ai commencé à m’y intéresser mais finalement ça coûte cher de les faire donc je verrais ça quand j’aurais des sous. Mais là je commence à prendre soin de notre planète en faisant autre chose : je vais acheter des lingettes démaquillantes en fibre (?) de bambou, sûrement une cup menstruel… Mais malheureusement Thibaut ne suit pas trop et (c’est là le plus gros problème) je n’ai pas les sous pour faire tout ce que je veux !
Ah oui aussi, maintenant je vais faire mon shopping avec le tote bag 😉
Bref un article supra intéressant ma June : tu as encore tapé fort !
Tu as lu le livre Zéro Déchet de Bea Johnson ? 🙂