Salut les couscous,
Aujourd’hui, June a la flemme d’écrire son article donc c’est moi qui m’y colle. Désolé si le style vous dépayse mais vous trouverez pas mieux ailleurs — sorry, not sorry, comme elle dirait.
Cette sixième journée était sûrement la plus mémorable du voyage. On a commencé par quitter le très bel hôtel Althaia pour reprendre la route direction la petite ville d’Agrinio.
On y a fait halte pour manger une pita délicieusement fourrée au porc juteux et mignon. Le restaurant s’appelle ΠΑΡΑ 5 mais il n’est référencé nulle part, voici donc un street view si jamais vous passez dans le coin. C’était le seul restaurant à Gyros du coin et on a dû embêter les gens à grand coups de « Hello, you know where Gyros? » pour le trouver. En tout cas, ça valait le coup, on en bave encore.
Pour finir de remplir nos estomacs, on a bu un petit verre à Cobo Cafe. C’était un petit bar hipster très sympa où June a pu tester un chocolat froid — elle pourrait aussi vous parler de la déco et des sièges qui étaient très jolis.
Après cette pause bien méritée, on est repartis pour faire le plus gros de la route, c’était superbe : des lacs turquoises et des montagnes ; c’était aussi super calme — on a sûrement croisé plus de chèvres que de voitures. Je vous laisse admirer les photos faites par la marmotte en chef.
Après avoir vu un très grand et très beau lac, on est repartis direction Trikala et les Météores. Deux options s’offraient à nous : la pilule bleue, une route qui faisait un long détour et nous permettait de rejoindre Trikala en trois heures ; et la pilule rouge, une route bien plus directe pour laquelle le GPS donnait quand même vingt minutes de plus. Étant aventurier de nature — oui, je suis un grand aventurier : parfois, je change de restaurant à sushis — j’ai laissé Morpheus Google Maps me convaincre et je suis parti chasser le lapin blanc.
Au début, tout allait bien : la route était correcte, on ne croisait pas grand monde, on évitait de suivre le GPS quand il nous emmenait dans un chemin de cailloux, la route descendait un peu, mais rien qui ne fasse peur à un ardéchois du nord — un vrai, quoi. Et puis, il y a eu un grand panneau bleu tout en grec auquel on n’a rien compris ; on a commencé à croiser des engins de chantier ; le gravier a remplacé le bitume ; la terre a remplacé les graviers ; on a croisé des ouvriers qui nous ont regardé comme si on était des martiens. Mais bon, on a continué, en se disant que, non, ça ne pouvait pas durer comme ça pendant des heures. Au bout de trente minutes à grimper dans les montagnes, on a croisé un 4×4 et je l’ai arrêté pour lui demander quand la route redevenait « normale ». Comme il ne parlait pas anglais, il a téléphoné à sa fille qui a traduit pour nous deux et quand elle a enfin compris la situation, elle nous a dit « You must turn back ». Autant dire que là, j’ai pris peur car faire demi-tour voulait dire rajouter une ou deux heures à un trajet déjà bien long. J’ai quand même continué à demander quand la route serait de nouveau goudronnée et il m’a fait un signe qui voulait dire « tu rêves, pélo ». Là, j’ai vraiment flippé. En fait, en lui montrant une carte, le monsieur a compris qu’on n’était pas en train de mourir de faim et qu’on savait plus ou moins où on allait. Il nous a donc dit qu’on pouvait bien prendre la route mais qu’on en avait pour trois heures.
On est donc repartis sur la route en chantier et c’était un peu magique : on a dû croiser deux ou trois voitures sur tout le trajet et pas beaucoup plus de maisons. On a longtemps remonté une vallée : de Agrafa à Trovato. On a ensuite vu un peu de bitume — on s’est cru sauvés, mais en fait non — puis on est repartis de plus belle. Les feuillus ont laissé place à de grands sapins et il a commencé à pleuvoir, c’était très impressionnant. On est montés jusqu’à 1 400 mètres mais on a fini par redescendre vers Charis et retrouver une vraie route !
Le reste de la soirée est moins mémorable : on a fait de la route sous la pluie et le brouillard, en priant pour que la voiture ne soit pas toute cassée après deux heures à manger des cailloux. On a mangé à To Xani à Trikala. C’était bon mais on s’est fait avoir en commandant un kebab : en Grèce, ça ne veut pas dire döner kebab ou gyros, la version dont on coupe des tranches et qu’on avait tellement aimée le midi dans les pitas. On a donc mangé des morceaux de porcs non découpés qui n’étaient pas mauvais mais beaucoup trop secs. Je pense qu’il faudra qu’on vous parle plus en détails des gyros dans un prochain article pour mieux faire leur éloge.
On a repris la route jusqu’à l’Hotel Meteoritis à Kalambaka et on à a peine aperçu lesdits Météores car il faisait nuit.
Je vous fais des bisous et je rends le clavier à June pour l’article de demain.
Les photos du lac sont superbes oO. !
L’écriture de Loulou est cool aussi !
Et puis vous avez un peu le même humour, et le grain de folie 🙂
Bisous à tous les deux 🙂